
Présenté par Guillaume Vissac
« C’est la fin de six années de tâtonnements », écrit Virginia Woolf dans son "Journal"
en juin 1938, « d’efforts, de beaucoup d’angoisses, de quelques
extases. » Trois ans avant son suicide, dix ans après l’écriture d’"Une pièce à soi", paraît "Trois guinées",
qui prolonge la réflexion entamée précédemment sur la place accordée
aux femmes dans la société et dans la sphère intellectuelle, l’équilibre
entre les sexes, la domination masculine.
Construit à l’origine comme un roman-essai incluant le texte de fiction qui deviendra plus tard "Les années", "Trois guinées"
est une démonstration brillante qui, sous prétexte de répondre à une
question liminaire, « que faire pour prévenir la guerre ? », nous
éclaire sur notre propre condition. Nous sommes alors dans le tumulte
d’une nouvelle guerre à venir, dans l’antichambre de nouveaux
cataclysmes, et Virginia Woolf choisit de mettre en scène sa propre
réflexion comme une réponse à une lettre qui lui est soumise. C’est un
texte à la portée universelle qui nous est adressé, publié bien en amont
de nos parcours actuels mais dont les enjeux demeurent au centre de ce
que l’on appelle aujourd’hui les études de genre. Virginia Woolf, qui
invoque dans sa réflexion des figures littéraires importantes comme
Emily Brontë, H.G. Wells ou Sophocle, nous renvoie à un monde encore
aujourd’hui en partie rattaché au nôtre où s’exprime un dilemme majeur :
celui des femmes piégées entre un patriarcat qui les étouffe et le
modèle capitaliste censé pouvoir les en affranchir.
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(Avec une tablette ou un ordinateur vous pouvez lire en numérique le livre de Virginia Woolf à la Médiathèque)